(Cette nouvelle a été publiée dans le recueil Derrière l’immense chose en forme de radiateur en fonte.)
Les Crevasses en silence
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mouvements fantômes
Les Crevasses en silence
(Cette nouvelle a été publiée dans le recueil Derrière l’immense chose en forme de radiateur en fonte.)
Les Crevasses en silence
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Entre deux mers
Entre deux mers
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Cour des miracles
Cour des miracles
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Deux soleils et un vélo
La foule a quitté les bureaux
La fillette a jeté son cartable
Le policier est à l’ombre
Sous les arcades et le platane
Le pigeon au gravier ramasse un mégot de gitane
Sur le bois lustré des quais déserts
La brise roule une écume dorée
Les bateaux sont partis à la mer
Et la ville est toute essorée Continuer la lecture de «
Deux soleils et un vélo
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26 décembre
Le regard noir du fleuve a quitté le guet de son ennui
ou la contemplation des rêves noyés
et a souri
comme un bouffon aux dents-gencives
aux dents osseuses
aux dents derrière lesquelles gigote un bout de cerveau rose
lorsque décembre festive a coloré son flot en longue robe majesté Continuer la lecture de «
26 décembre
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Y a comme quelque chose pour tout avaler
Les accents graves sur tes lèvres
Et du saint sur ton miel
Avec du rouge sous mes rides
Plus rien marche à l’endroit
Tes yeux ont le mal d’horizon
Avec moi derrière
Au creux de l’écume je crie ton nom
Y a un piano cascade pour taire mes rêves Continuer la lecture de «
Y a comme quelque chose pour tout avaler
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Les petites marionnettes
Sous la balançoire en hiver
Moi et Margot
Nous avons découvert un matin
Une épée de corsaire
Une baguette de princesse
Un truc qui se prononce talastite
C’est ce qu’a dit la maitresse
Et comme c’était la fin de la récré
Dans ma poche de salopette
J’ai rangé l’épée toute froide
Ou la baguette
Pour quand Margot voudrait jouer avec Continuer la lecture de «
Les petites marionnettes
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Au bout du bout du monde
Un jour de foudre et de nuages à tête rose
Mon amour passionné t’a furieusement éventrée
Ma petite chérie
Je suis désolé
Je cherchais ton noyau
Avant de te confiturer sur ma peau Continuer la lecture de «
Au bout du bout du monde
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Lettre d’amour
L’amour était automne hiver printemps
Lettre d’amour
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Rue Bayard
Rue Bayard
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Éclats
Éclats
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Caldora
Caldora
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La stratégie du miroir (ou l’art de l’ennui en pleine tempête)
Mon front bercé, écervelé, il a deux poches d’yeux sous le menton ; ton nom sous eux, trop proche, les a sali, il est tombé le cil qui me faisait pleurer. Tu pleus, laissée en ville et béton, seule. Ça le valait quand même, mes trois petits rires que tu as croqué. Ils avaient le goût de rien, ça ne devait pas être mauvais. Ça, ça ! Avaler, tes « M », étroit empire tout crotté, ils piquaient mon « N » mollassonne. Ça n’avait pas l’air de me lover. Lever, mes deux râles happés avaient asss… Assez de toi, ouatée d’haine. Aîné des toits, le nez chahuté et tricoté par la poussière d’un nuage, j’ai eu un dernier sou à la râpe et ton cri ému hache et mes doigts et les. Les. Les je-ne-sais-quoi de la bave que tu as laissé dans mon oreille. Au réveil on en descella du dégueu malade de voix sèche, un nez gèle.
Jour d’été midi 15
Jour d’été midi 15
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L’Archimède et l’Até
Tout corps plongé dans la merde subit une poussée.
Philippe Fragione, alias Akhenaton
Partie I
C’était peut-être la dernière fois que nous faisions l’amour, ou, du moins, j’étais certain que c’était la dernière fois que moi je faisais l’amour pour les six prochains mois. Je ne m’inquiétais pas vraiment pour sa libido, elle n’aurait sûrement aucun scrupule, peut-être dès le premier week-end de mon départ, à enfiler sa robe de cocktails et à descendre au coin de la rue pour appeler un taxi et se rendre dans un des bars du centre, se faire payer une caïpirinha par le premier mec avec de belles chaussures et le suivre sans rechigner à son appartement tout proche, un élégant deux pièces uniquement meublé d’un canapé blanc, d’un lit blanc et d’une cuisine à l’américaine, où ils baiseraient comme des bêtes jusqu’au petit matin. Tout ceci, c’était certain, elle le ferait sans penser une seule seconde à moi.
« Tu fais quoi, là ? me dit-elle. Tu joues au docteur Maboul ?
– Pardon chérie, j’avais la tête ailleurs. C’est à cause de cette mission.
– Laisse tomber. Pousse-toi de là, tu veux. »
Je me retirai en douceur de sa chair cannibale, basculai sur le dos et m’allongeai à ses côtés.
J’attrapai le paquet de Gitane sur la table de chevet et en sortis deux cigarettes que j’allumai tour à tour. Je lui tendis la première et nous fumâmes ainsi sans prononcer un mot. Mes valises étaient prêtes et tout ce qu’il me restait à faire était de profiter des dernières heures que nous avions à passer ensembles. Par respect pour moi, ou peut-être par pitié, elle resta allongée sur le lit jusqu’à ce que nous eûmes fini de fumer, puis elle se leva et me demanda si je voulais qu’elle me prépare quelque chose à manger. Je remuai vaguement la tête en guise de réponse.
L’Archimède et l’Até
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Dans la ville
Dans la ville
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Entre le tonnerre et l’éclair
Entre le tonnerre et l’éclair
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Crise 18
Crise 18
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La Ville usurée
La Ville usurée
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Elsa II
Elsa II
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